Un problème rarement abordé dans la société, la peur de la foule ou ochlophobie touche un bon nombre de personnes. Alors que les conséquences de ce mal-être intense sur la vie du sujet sont graves. Les victimes ont tendance à s’isoler par peur du regard et du jugement des autres. Ce type de phobie sociale conduit parfois les sujets à sombrer dans la dépression. Fort heureusement, 80% des cas de peur de la foule se guérissent facilement. Le seul problème c’est le refus des victimes à partager leurs soucis avec les autres, même avec un professionnel soignant.

La différence entre l’ochlophobie et l’agoraphobie

La peur de la foule ou ochlophobie est souvent confondue par l’agoraphobie. Il s’agit tout de même de deux concepts différents dont le seul point commun reste leur appartenance à la catégorie de la phobie sociale. L’agoraphobie se caractérise, en effet, par la peur des lieux publics et des espaces ouverts. La victime éprouve une angoisse intense de ne pas pouvoir fuir ou être secourue rapidement en cas de malaise ou de danger dans la foule. Une personne atteinte de l’agoraphobie ne veut pas sortir de chez elle. Elle fait tout pour éviter la fréquentation des lieux bondés pour éviter les situations redoutées. Cette phobie se manifeste par un accès d’anxiété. Ces attaques de peurs paniques entraînent tout de suite des vertiges, des difficultés respiratoires, des tremblements et des bouffées de chaleur. L’ochlophobie, par contre, est une véritable peur de la foule. Elle se produit le plus souvent dans des lieux où il y a beaucoup de personnes. Contrairement aux personnes touchées par l’agoraphobie, les sujets à l’ochlophobie ont besoin de grands espaces pour que la peur de la foule se fasse moins sentir. Pour ces patients, la foule est considérée comme une densité et une compression, si c’est une masse pour les victimes de l’agoraphobie.

Les symptômes de la peur de la foule

La personne atteinte d’ochlophobie ressent une peur irraisonnée d’être étouffée et anéantie par la foule. Elle ne supporte pas de rester dans un lieu rempli de monde comme au marché, au médecin, dans un fil d’attente, dans le métro ou dans la rue par peur du regard des autres. Dès qu’elle se confronte à cette situation, une forte sensation d’étouffement l’envahit, au point de lui donner des nausées causées par l’attaque de panique. Dans des cas extrêmement graves, la victime peut manifester une bouffée délirante aigüe. À cause de l’hypersensibilité, sa distinction sensorielle ne fonctionne plus. Elle n’arrive pas à distinguer les sons et les odeurs. Certaines personnes sont même victimes d’hallucinations. Le phobique n’apprécie pas dans ce cas être entouré par beaucoup de personnes. Il ne reste qu’avec de petits groupes de personnes qu’il connaît bien. Selon les scientifiques, la peur de la foule peut être associée à un événement traumatisant vécu dans la foule comme l’agression ou le sentiment de honte. Mais, il est également possible qu’elle ait comme origine l’éducation des parents qui enseignent leurs enfants de se méfier à la violence et l’hostilité du monde extérieur.

Traiter la peur de la foule

En cas de peur de la foule grave, une hospitalisation en milieu psychiatrique est nécessaire. Si ce n’est pas le cas, cette phobie sociale à caractère traumatisant se soigne par une thérapie cognitivo comportementale. Il faut consulter un thérapeute compréhensif et ouvert parce que dans certains cas, les personnes sujettes à cette phobie ont tendance à se méfier des soignants. Le spécialiste détecte les raisons de cette peur, puis il vous aide à mieux gérer votre stress avec des exercices de respiration et de relaxation ainsi qu’avec un accompagnement psychologique. L’intégration de la foule se fera petit à petit. Au-delà de l’aspect thérapeutique, la prise en charge médicale se révèle parfois indispensable. La prescription de l’anxiolytique est la plus fréquente.