Quels sont les troubles du comportement alimentaire ?

Les Troubles du Comportement Alimentaire (TCA) touchent une femme sur dix en France : anorexie, boulimie, mais aussi orthorexie ou néophobie alimentaire, ces troubles peuvent prendre différentes formes et conduire à des états graves et irréversibles. Point sur les principaux troubles du comportement alimentaire et leurs caractéristiques.

Troubles du comportement alimentaire, qu’est-ce que c’est ?

Les troubles du comportement alimentaire se manifestent par un rapport difficile à la nourriture, que ce soit par volonté de maigrir, de bien manger, ou des grignotages compulsifs. Ils sont souvent l’expression d’un mal-être plus profond, et se déclenchent à la suite d’un traumatisme comme un événement difficile de la vie (un divorce, un deuil…). Les personnes atteintes de TCA sont souvent perfectionnistes, ont besoin de tout maîtriser à l’exagération et manquent de confiance en elles. Elles ont alors tendance à se refermer sur elles et à intérioriser leur souffrance qui se manifestera par un rapport chaotique à la nourriture.
On distingue deux types de troubles du comportement alimentaire : les TCA dits « typiques », qui sont les plus répandus ; et les TCA dits « atypiques », les plus récemment apparus et encore moins fréquents.

Les TCA dits « typiques »

L’anorexie

Troubles du comportement alimentaireL’anorexie est la forme de TCA la plus répandue. Il s’agit d’une maladie mentale aux conséquences très grave. Une personne anorexique a un besoin obsessionnel de maigrir et une peur de grossir démesurées, qui la pousse à cesser de s’alimenter. En parallèle, elle fait preuve d’une hyperactivité physique et sera amenée à prendre des médicaments comme des laxatifs. L’anorexie est souvent compensée par une potomanie, l’obsession de boire des quantités impressionnantes de liquides, à raison de plus de 3 litres par jour.
L’anorexie touche essentiellement les adolescentes ou les jeunes femmes, entre 17 et 22 ans. Cette maladie peut avoir des conséquences très graves, comme des dérèglements hormonaux (l’aménorrhée ou disparition des règles), voire un risque de suicide ou de mort par dénutrition.
Certaines formes d’anorexie sont moins radicales que d’autres et donc plus difficiles à diagnostiquer : c’est notamment le cas lorsque tous les symptômes sont présents mais que la patiente conserve un IMC (Indice de Masse Corporelle) normal ainsi qu’un fonctionnement hormonal normal.

La boulimie

Troubles du comportement alimentaire: anorexie

La boulimie est semblable à l’anorexie en ce qu’elle touche plus souvent les femmes jeunes et se caractérise par une peur de grossir. La personne boulimique mettra alors tout en œuvre pour perdre du poids, mais aussi pour le cacher et n’en rien laisser paraitre à son entourage. A la différence de l’anorexie, la boulimie se caractérise par des crises durant lesquelles la personne atteinte perd le contrôle et mange jusqu’à en être malade. Après avoir englouti la nourriture, la culpabilité l’amène à se faire vomir. Dans les formes les plus extrêmes de la maladie, la personne atteinte ira se faire vomir après chaque nourriture avalée, et les vomissements deviendront un réflexe.

L’hyperphagie

L’hyperphagie ou compulsion alimentaire est une maladie proche de la boulimie. Contrairement à celle-ci, elle ne touche pas que les femmes : trois hyperphagiques sur dix sont des hommes. La personne atteinte ingère une grande quantité d’aliments en dehors des repas et y prend du plaisir (contrairement à la boulimie) : peu à peu, ces crises échappent à son contrôle et conduisent à une véritable souffrance et à un surpoids.

Les TCA dits « atypiques »

L’orthorexie

L’orthorexie est l’obsession de se nourrir de manière saine. Les orthorexiques ne recherchent pas forcément à perdre du poids, mais à rejeter tout aliment mauvais pour la santé. Ils se fient ainsi aux médias et aux idées reçues, rejetant des aliments comme la charcuterie, la viande, le fromage ou les graisses, ce qui entraîne des carences qui peuvent être graves. De même, ils font la chasse aux colorants, additifs, conservateurs… qu’ils remplacent par des « superaliments », des protéines artificielles, compléments alimentaires et vitamines. Les orthorexiques perdent toute notion de plaisir lorsqu’ils mangent car ils ne choisissent pas leurs aliments pour leur appréciation mais pour leurs vertus diététiques.
L’orthorexie peut entraîner un isolement social car le malade est obsédé par le contenu de son assiette et refuse de déroger aux règles qu’il s’est fixées, même le temps d’un dîner entre amis. L’orthorexique passe des heures à réfléchir à ses repas et met un point d’honneur à cuisiner lui-même toute sa nourriture pour pouvoir contrôler sa composition. Il en résulte une autosatisfaction et un mépris de ceux qui cèdent à la « malbouffe ».

Les conduites restrictives obsessionnelles

Vous connaissez certainement dans votre entourage des personnes obsédées par les calories, qui sont constamment au régime, comptent les calories et refusent de manger dehors pour pouvoir contrôler le nombre de calories ingérées ? Ces personnes sont atteintes de conduites restrictives obsessionnelles. Cette maladie possède les mêmes symptômes que l’anorexie, à la différence près que les malades ne cessent pas complétement de s’alimenter et gardent donc un poids normal (quoique plus bas que la moyenne).

Le grignotage pathologique

Trouble du comportement alimentaire, grignotage pathologiqueOn a tous tendance à grignoter entre les repas, lorsqu’on a un petit creux ou simplement une envie de gourmandise. Mais le grignotage peut être pathologique lorsque les quantités ingérées en dehors des repas sont fréquentes, démesurées, incontrôlables, et qu’elles entrainent un surpoids en même temps qu’une souffrance psychique. La personne atteinte avale de grandes quantités d’aliments sans s’en rendre compte. Ce trouble alimentaire est souvent complémentaire d’une forme de dépression ou de stress.

La néophobie alimentaire

La néophobie alimentaire est le refus catégorique de manger des aliments inconnus, qui peut devenir obsessionnel et s’apparenter à une phobie. Ce trouble alimentaire touche essentiellement les jeunes enfants : s’il est normal au début de son développement, il devient pathologique quand il ne passe pas avec l’âge et devient la source d’une véritable angoisse.

Les phobies alimentaires

Il existe de nombreuses phobies liées à l’alimentation, qui sont apparentées à des troubles du comportement alimentaire : la phobie de la déglutition (la personne ne se nourrit plus que d’aliments liquides), la phobie d’une certaine couleur, la phobie du cru ou du cuit, la peur d’être contaminé par les aliments…